A
40 Km de Carcassonne sur la commune de Pépieux, à 100
m en bordure de la route qui mène de Pépieux à
Siran, nous nous retrouverons en présence d’imposants vestiges
qui en fait de " dolmen " sont ceux d’une allée
couverte - c’est à dire un long couloir de pierre couvert
part d’imposantes dalles, divisé généralement
en trois salles distinctes, le tout ensevelis dans un tumulus (une butte
artificielle) - érigée il y a de cela plus de 5000 ans.
Ce témoignage de l’art mégalithique à de
quoi nous laisser perplexe lorsqu’on sait que le poids de la dalle
principale qui couvrait le monument est estimé à 49 tonnes
et qu’elle a été extraite d’une carrière
qui se situe à 4 Km du site, qu’elle aurait été
transportée en radeau (les terrains autour de la bute étaient
à l’époque noyés dans l’eau d’un
immense marais) et qu’en suite elle a du être hissée
et traînée sur plus de 100 m, sur une pente à 70°,
on est alors vite saisi de vertiges à la pensée de l’effort
inouï déployé pour cette réalisation et cela,
par ces hommes du néolithique qui sont censés n’être
que des chasseurs à demi sauvages qui ne savaient utiliser que
des outils en pierre polie.
Oui devant cette démesure
on ne peut que se poser les question fondamentales. Qui parmi les peuples
"barbares" et "primitifs" du néolithique
en furent les maîtres d’oeuvre. Comment ces peuples s’y
sont pris pour charrier sur plusieurs kilomètres une dalle aussi
phénoménale, à quelle(s) science(s) ont-ils fait
appel ? Et enfin A QUI ou A QUOI sont destinés ces monuments
?
L’étude attentive de ces monuments
a démontré que ces hommes étaient détenteurs
d’une science plus étendue et bien plus subtile que celle
que l’on leur prête habituellement.
"Dolmen"
de Laure Minervois.
Ici encore, à 15 Km
de Pépieux, sur le chemin de traverse entre Peyriac et Laure
Minervois, sur le domaine viticole de Château Russol nous trouvons
un autre monument mégalithique de type " allée couverte
" exceptionnel sinon unique dans son genre. En effet, la galerie
de l’allée couverte n’a pas été creusée
dans le sol de la butte, mais elle a été réalisée
par le moyen d’une dépression aménagée dans
un " camembert " de 32 m de diamètre, formé
d’une couche de pierres sèches plates d’une épaisseur
de 1,30 m à 1,40 m. Ce " camembert " est lui même
divisé, sur son périmètre, en 18 secteurs matérialisés
par de larges dalles de pierres brunes de 1,50 à 1,60 m de hauteur,
larges en moyenne de 70 cm et épaisses de 20 à 30 cm.
Jouant sur les différences
de ton de la couleur des pierres, les constructeurs ont aussi voulu
matérialiser à la surface du " camembert " 3
cercles imbriqués l’un dans l’autre ayant l’entrée
de l’allée couverte comme point de circonférence
commun. Les spécialistes voient là un exemple flagrant
de la " symbolique de la triple enceinte ".
Ajoutons pour l’anecdote
que dans sa description de Poseïdonis la capitale de l’Atlantide,
Platon insiste sur le fait que le Palais de Poseïdon était
construit sur le sommet d' une montagne sacrée et que celui-ci
était protégé par un ensemble de trois enceintes
concentriques... Au-delà de la légende même d’Atlantis,
il est aujourd’hui admis que les écrits de Platon se référaient
à des légendes et des pratiques cultuelles héritées
des hommes du néolithique. Tracé sur les parois des grottes
rupestres, gravé sur les ensembles pétroglyphiques de
la Vallée des Merveilles, de l’Inde, du Nouveau Monde et
de la côte Cantabrique, il est aussi devenu flagrant que l’usage
du symbole de la triple enceinte a été connu et largement
diffusé parmi les peuples néolithiques et que son usage
a perduré à travers les âges…
A 300 m de la route qui mène
de Villegly à Malves, dans une vigne plantée sur un petit
plateau au pied de la colline se trouve un monument mégalithique
de type menhir, c’est-à-dire une barre de pierre de plusieurs
mètres de long fichée dans le sol jusqu'à son milieu
et pesant en général plusieurs tonnes. Imposant monolithe
de pierre émergeant à plus de 4,50 m , tel un immense
point d'exclamation anticipant la perplexité des gens de notre
époque, ce monument retient l'attention des spécialistes
car c'est un des rares menhir connu qui ait subi un début de
façonnage destiné à le rendre plus parallélipédique...
Après un instant de perplexité
admirative, vient le temps des questions : pour quoi ? dans quel but
?, pourquoi ici et pas ailleurs ?... Pierre Méreaux dans son
livre "Carnac, une porte vers l'inconnu" souligne bien la
troublante coïncidence entre la présence des mégalithes
et les zones d'activité tellurique. Ceci recoupe de bien étrange
façon les légendes qui nous disent que quiconque s'en
prendrait à ces monuments provoquerait la colère du
ciel et déclencherait des cataclysmes effroyables. Je pense
ici à la légendes de la ville d’Ys qui fut engloutie
après que la fille du seigneur des lieux eut fait basculer
les trois " clefs de pierre " (des " Pierres Bondes
") qui, jusqu’alors, empêchaient la mer de submerger
la ville-royaume.